QUAND LES ÉLÈVES S’ENGAGENT

 SAINT-ÉTIENNE – DÉCOUVRIR ET PRATIQUER LE HANDISPORT AVEC HANDI’MINES

HandiMines est l’association de sensibilisation au handicap des Mines de Saint-Étienne. Nous avons pour missions d’informer et de sensibiliser les étudiants, les étudiantes et le personnel de l’école. L’association joue ainsi un rôle, accompagnée de la commission autonomie et handicap, dans la formation des élèves.

 Cette année, nous avons proposé des actions variées tout au long de l’année, mais nous voulions parler en particulier de la découverte du handisport proposée en novembre dernier. Nous avons organisé un après-midi découverte du handisport à la résidence étudiante. Il y avait plusieurs ateliers : parcours aveugle, saut en longueur aveugle, fléchettes pendulaires et handball fauteuil. Chaque atelier permettait de découvrir une discipline différente et un handicap différent.

Le parcours aveugle et le saut en longueur permettaient de parler de déficience visuelle de différentes formes en utilisant des masques altérant la vision. Certains étaient totalement opaques, d’autres seulement flous, d’autres encore réduisaient le champ visuel. Finalement, ces deux activités ont été beaucoup appréciées même si elles ont pu faire peur ! Il a été assez difficile de littérale- ment sauter dans l’inconnu. Ne pas utiliser sa vision pour faire des choses nécessitant de se repérer dans l’espace a été déstabilisant pour beaucoup.

Le principe de la fléchette pendulaire était de lâcher une fléchette en mouve- ment pendulaire au centre d’une cible. Pour cela, nous étions assis et ne devions bouger que le doigt tenant la ficelle à laquelle était pendue la fléchette. Cette activité s’est révélée très difficile, et nous n’avons eu que quelques habiles participants et participantes qui ont réussi à toucher le centre de la cible. On a besoin ici de concentration à la fois pour calculer le bon moment pour lâcher, mais aussi pour ne bouger que le doigt : on a tous tendance à bouger au moins toute la main.

Le Hand fauteuil a probablement été l’activité la plus appréciée. Le principe était de s’entraîner à tirer dans les cages et à défendre tout en étant en fauteuil. C’est une autre façon de se déplacer sur un terrain, une nouvelle lecture d’une activité connue qui a été découverte. Les participants et participantes, tout comme les organisateurs et organisatrices, ont beaucoup apprécié cette initiative. Elle a permis de découvrir de nouvelles disciplines et de démythifier certaines pratiques sportives en cette année paralympique.  

GLAM, créé en 2012, est un club du Bureau des élèves, qui lui fournit financement et visibilité. Originellement fondée en réaction à la Manif Pour Tous, son action a progressivement évolué pour rejoindre celle d’une association LGBT plus “classique”, avec deux objectifs :

• Sensibilisation / protection : aider les personnes LGBT des Mines de Paris via de la sensibilisation, des dispositifs d’écoute et des actions de visibilité ;
• Visibilité culturelle et festive : faire découvrir la culture, l’histoire, l’art et l’actualité

À noter, le nouveau mandat vient de changer le nom de GLAM qui se nomme désormais PIM (Pride Is Mine)

Lorsque je suis arrivé aux Mines, la question LGBT n’a quasiment pas été abordée de toute l’intégration. J’ai souffert de cette insécurité potentielle… le temps de progressivement me rendre compte que je n’avais rien à craindre. Nous avons beaucoup de chance aux Mines de Paris : pour la très grande majorité des étudiants et de l’administration, être LGBT est un non-sujet. Notre identité de genre et notre orientation sexuelle importent peu, ne nous définissent pas et n’ont aucun impact sur notre vie au sein de l’école.

Il m’a ainsi semblé nécessaire qu’à la rentrée sui- vante, GLAM fasse en sorte de clarifier au plus vite la situation auprès des personnes LGBT, de manière qu’elles puissent profiter au mieux de l’intégration sans avoir à se cacher.

Toutefois, par expérience, qu’une personne inconnue et isolée tienne un stand aux couleurs LGBT est inutile, voire contre-productif : rares sont les nouveaux qui vont oser afficher leur différence et cette rareté risque d’engendrer un cercle vicieux de défiance. De même, un discours provenant de l’administration ne pourra avoir qu’un effet limité.

Il faudrait donc idéalement que la sensibilisation vienne des étudiants eux-mêmes et qu’elle soit réalisée par une personne bien intégrée et relativement connue. Une personne que beaucoup d’étudiants ont déjà pu rencontrer, avec laquelle beaucoup ont pu échanger sur d’autres problématiques que celles LGBT, et qui pour la plupart ne se doutaient même pas que ladite personne était LGBT.

Cette personne pourrait être un membre du BDE, de la WEI-Team, ou encore un président d’une “grosse” association. Notre année, il s’est avéré que la meilleure personne était moi-même puisque j’étais alors également président de la Junior-Entreprise de l’école.

Afin de toucher un maximum de personnes, nous avons choisi de passer par une BALM ou “Bouffe A La Mines”. C’est un déjeuner gratuit offert aux nouveaux étudiants lors des semaines suivant la rentrée. Précédée d’une courte conférence de présentation, une BALM permet de faire connaître efficacement une association et dans notre cas, de faire passer des messages.

Concrètement, GLAM a collaboré avec l’association écologique NOISE en s’occupant du dessert des brownies bio avec ou sans noix accompagnés de smarties multicolores –, et cela nous a permis d’obtenir 5 minutes de discours touchant tous les nouveaux entrants.

Notre discours s’est décomposé en deux parties. Une première partie relativement courte expliquant simplement qu’aux Mines de Paris, chacun peut être et aimer qui il souhaite. Et une deuxième partie s’at- tardant sur GLAM en tant qu’association et sur ses objectifs : protéger, sensibiliser et aider d’une part ; faire découvrir la culture et la communauté LGBT d’autre part.

Les retours que nous avons eus lors du déjeuner puis lors du reste de l’intégration ont tous été très positifs – venant de personnes LGBT, mais pas uniquement. L’administration a également salué cette initiative qui a été le point de départ pour une réflexion plus large sur les problématiques LGBT aux Mines de Paris.

NANCY – LES ACTIONS DU PÔLE SENSI

Par LOUISE POULIN (N20), membre du Pôle sensi x cellule EDI

À Mines Nancy, le Pôle Sensibilisation regroupe une dizaine d’élèves qui travaillent en collaboration étroite avec la cellule EDI de l’École (égalité, diversité et inclusion). Louise Poulin, élève en dernière année à partir de septembre et membre du Pôle sensi x cellule EDI depuis mai 2021, nous raconte la mise en place de deux de leurs actions phares.

LES VIOLENCES SEXUELLES

ET DISCRIMINATOIRES VÉCUES EN STAGE

Début 2021, à la suite d’un témoignage anonyme d’une situation de violence sexiste et sexuelle (VSS) vécue au cours d’un stage, la cellule EDI rédige et distri- bue un “Mémo stage” : que faire si l’on subit des remarques ou comportements sexistes, sexuels, racistes, homophobes, etc. pendant son stage? Ce support est diffusé à toutes les promotions, accompagné d’une communication sur les réseaux sociaux de l’école, à l’occasion des départs en stage.

Ce Mémo a ensuite été rediffusé par le Pôle Sensi plusieurs mois plus tard sur l’intranet et les réseaux sociaux étudiants à l’occasion de départs en stage de nouvelles promotions d’élèves. En retour de stage, plusieurs élèves témoignent alors d’expériences d’agissements et d’ambiance sexistes.

En conséquence, la cellule EDI organise un moment d’échange sur “les expériences de sexisme, racisme, homophobie, etc. vécues au cours d’un stage”. En présence de 3 membres référents EDI (2 personnels et 1 étudiante), un tour de table permet aux élèves de partager les situations vécues, les effets sur les per- sonnes ciblées ou témoins et sur l’environnement et l’ambiance de travail. Cet échange est l’occasion d’une information sur le cadre légal concernant les situations décrites et de partage des outils disponibles en interne et en externe pour y faire face (signalement, accompagnement, etc.)

En l’espace d’un an, nous avons pu ouvrir le dialogue sur un sujet qui n’était pas abordé dans l’école auparavant : les dis- criminations dans le milieu professionnel, auxquelles nous commençons à faire face dès les stages. Ces échanges et signalements nous ont aussi permis, au sein de la cellule EDI, d’établir des actions de sensibilisation et d’accompagnement adaptées à ces besoins spécifiques.

On compte bien pérenniser ces moments d’échange au retour des stages, et les étendre à d’autres thématiques, aussi longtemps qu’ils seront nécessaires.

 LES RÈGLES, PARLONS-EN!

L’autre action phare menée conjointe- ment par la cellule EDI et le pôle Sensi a été pensée comme un fil rouge sur l’an- née universitaire 2021/2022 et concernait les menstruations.

Le cadrage du projet s’est fait en fin d’an- née scolaire 2020-2021 et s’est terminé en septembre 2021. Nous avions 2 objectifs majeurs :

• Permettre à toutes les personnes qui en ont besoin de disposer d’une protection périodique réutilisable (lutter contre la précarité menstruelle) ;
• Sensibiliser sur le fait que le thème des règles regroupe plusieurs enjeux, d’abord d’égalité de sexes/genres, également d’égalité économique et d’accès à la santé, et aussi un enjeu d’écologie. Pour atteindre notre premier objectif, nous devons préparer la Au vu des retours au sondage réalisé en mai 2021, ce sont les culottes menstruelles qui ont été choisies comme protection à distribuer.

En octobre 2021, nous recueillons les besoins en protection en termes de taille, auprès de toutes les personnes (élèves et personnels de l’école) qui déclarent en avoir besoin sans distinction de genre. La distribution des 127 culottes menstruelles a finalement eu lieu en janvier 2022 dans le tout nouveau local EDI.

Et concernant le second objectif, à partir de septembre 2021, nous avons travaillé sur une exposition en 10 posters.

Le premier volet de l’exposition “Règles et égalité” a été inauguré en mars 2022 avec 5 posters présentant différents enjeux autour des règles, comme Les règles, comment ça marche? ou encore un historique des protections mens- truelles. La deuxième partie est diffusée depuis fin mai 2022 et adresse plus en détail des questions autour de l’égalité. Nous avons aussi organisé un partage d’expériences autour des règles via un questionnaire anonyme, qui a fait l’objet d’un poster. Et ces supports sont bien sûr réutilisables !

Cette exposition au milieu de l’école nous a permis de toucher beaucoup de monde et d’engager le dialogue sur des sujets souvent tabous car perçus comme intimes tels que l’endométriose, alors même que cela peut constituer une part importante de la vie des personnes et avoir un impact sur leurs études ou leur travail.

Créée en 2003 par des élèves de Mines ParisTech, Cahier Vert est une association qui vise essentiellement à favoriser l’égalité des chances aussi bien pour les élèves des collèges et lycées que pour les préparationnaires.

 Plusieurs pôles forment l’association :

• Les pôles soutien scolaire et tutorat prépa permettent à des élèves de lycées et de classes préparatoires en difficulté d’obtenir un soutien moral, des conseils méthodologiques et une aide pour leurs devoirs et leurs révisions à travers un tutorat avec un ou une élève des
• Le pôle mélia intervient auprès d’une dizaine de collèges en introduisant les élèves de 3e et de 4e au métier d’ingénieur et en leur présentant les différentes voies d’orientation possibles après la 3e. De plus, un projet de construction de minirobots et une visite de l’École des Mines sont proposés aux élèves des collèges.
• Enfin, le pôle lycée propose des sorties culturelles et scientifiques aux secondes, premières et terminales de quatre lycées Entre visites de musées, activités pour découvrir Paris, ateliers aux Mines tels que la fresque du climat et des séances d’orientation pour les terminales, les lycéens et lycéennes y trouvent inspiration et satisfaction en enrichissant leurs horizons culturels tout en y prenant du plaisir. Une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants des Mines forment l’équipe Cahier Vert, mais beaucoup plus font vivre cette association notamment dans le cadre du parrainage des terminales post-bac en leur proposant un tuteur ou une tutrice en entreprise ou en assurant des présentations aux collèges.

CoMinesOut est l’association LGBT+ des Mines de Saint-Étienne. Elle sensibilise aux enjeux de la diversité sexuelle et de genre.

Nous avons par exemple organisé cette année la deuxième édition de “Questions-Réponses par Comines out”. L’idée de cette action est de permettre à tous les élèves de s’informer sur le sujet LGBTQ+. Souvent seules les personnes qui sont déjà informées osent s’ex- primer sur le sujet, ce qui ne permet malheureusement pas de rejoindre une partie du public ciblé. Les questions-réponses sont donc un moyen pour ces per- sonnes de nous interroger anonymement via les réseaux sociaux. On a souvent des questions assez classiques à côté de questions beaucoup plus complexes, ce qui montre que le public a un niveau de connaissance très variable ! Cette année, après traite- ment des questions pour éviter les doublons et retirer les quelques trolls, nous avons répondu à 8 interrogations.

À titre d’exemple, voilà notre réponse à la question Que veut dire queer? : “C’est un terme qui, originellement, est une insulte envers les personnes au style / mode de vie considéré comme déviant, bizarre. Tout comme le mot “punk”. Vu comme ça visait souvent les personnes LGBTI+, c’est un terme que certaines ont cherché à se réapproprier au fil du temps, par retournement de stigmate. Il arrive de voir certaines s’en servir pour englober toute la communauté. Parfois, certaines per- sonnes qui se questionnent l’emploient à leur sujet pour ne pas apposer un terme dans lequel ils ne sont pas sûr-e-s de se reconnaître.”

Nos réponses peuvent aussi être le point de départ de débats, parce que nous sommes là avant tout pour proposer des réponses et non pour les imposer!

Cette action nous a permis d’être très présents sur les réseaux sociaux et ainsi d’informer assez facilement un public très diversifié.

NANCY – D’AUTRES PRATIQUES D’HANDISPORT AVEC HANDIMINES

Handimines est un club de l’association humanitaire des Mines de Nancy Humamines. Elle a été reprise cette année, en octobre, après plusieurs années d’inactivité. Ils sont 14 et ont pour objectif de sensibiliser les étudiants des Mines au handicap.

Nous avons organisé plusieurs évènements au cours de l’année (pour la jour- née internationale du handicap, projection de films, etc.) dont en particulier, une après-midi handisport sur le campus de l’École. Celle-ci avait pour but de sensibiliser les élèves sur les différents handisports en découvrant les différentes adaptations possibles de matériel sportif pour des personnes en situation de handicap. Pour des raisons financières nous ne pouvions louer du matériel nous-mêmes, nous avons donc fait appel à une association, le Comité Handisport de Meurthe-et-Moselle, et trouvé une date commune, le 5 mai 2022. L’association nous a mis à disposition du matériel nous permettant de faire essayer aux élèves 4 sports différents :

• La Soule, un mélange entre le rugby et le basket fauteuil, joué par équipe de 5 en fauteuil adapté pour les sportifs.
• Le tir à l’arc à l’aveugle avec avec un assistant pour guider le tir . 
• La boccia, pétanque adaptée avec des boules beaucoup plus légères. Il y avait deux manières de faire, ou bien rester assis et lancer les boules, ou bien utiliser une L’utilisation de cette rampe nécessite un assistant qui peut bouger la rampe à droite ou à gauche et qui peut modifier l’inclinaison de la pente. Enfin la boule est projetée à l’aide d’un casque auquel est reliée une tige.

• Le biathlon adapté, c’était un mélange de tir à la carabine laser à une main, à l’aide d’une potence, et de parcours d’obstacles en fauteuil.

  Grâce au comité départemental de Meurthe-et-Moselle, nous avons aussi bénéficié de la présence de professionnels de chaque sport, qui les pratiquaient en compétition depuis plusieurs années. Ainsi, nous avons obtenu des explications sur le fonctionnement du matériel, le déroulement en compétition. Pouvoir discuter avec ces professionnels a vraiment été bénéfique pour nous. De plus, certains participants ont eu la possibilité de tester les fauteuils roulants sur une surface très peu lisse et comportant des petits trottoirs.

  Les retours sur cette demi-journée ont tous été très positifs. Beaucoup d’étudiants ont énormément apprécié tester ces sports car ils sont évidemment très différents de leur équivalent pour les personnes valides (et n’ont parfois pas d’équivalent). Nombre d’entre eux ont pu se rendre compte de la difficulté de se déplacer en fauteuil roulant sur différentes surfaces, de ne pas voir, de devoir viser avec pour uniques informations des instructions orales, ou encore de n’utiliser qu’une seule main.