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LE NOUVEL URBAMINES

Revue des Ingénieurs

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04/03/2023

Auteur : Bertrand FLAHAUT (N 1995 ICiv)

 Le Club Urbamines, ex-Mines Aménagement & Construction, fait peau neuve et renouvelle son ambition fédératrice. Explications et compte-rendu des dernières visites, le village Olympique des Athlètes Paris 2024 et la centrale à eau glacée de Paris.


 Pourquoi Urbamines ?

Le club professionnel “Mines Aménagement & Construction” a été créé en 2015 pour fédérer la communauté des Alumni évoluant dans les métiers du BTP et de l’aménagement urbain. Pendant 7 ans, les membres du club ont organisé de nombreux événements à destination des Mineurs et de leurs partenaires : visites de chantiers, réunions techniques, conférences, Masterclass, visioconférences, dossiers pour la Revue, etc.
La diversité des thèmes abordés par le club, ainsi que la variété de métiers exercés par ses membres, nous ont amenés à comprendre que les enjeux de notre thématique dépassaient le simple “acte de construire”, et relevaient davantage de la Construction de la Cité au sens large, incluant toutes ces branches interconnectées que sont l’immobilier, la mobilité, l’énergie en ville, la rénovation, la biodiversité, la logistique, les espaces publics, etc.
Afin de concrétiser cette évolution, le Bureau du club a décidé de le rebaptiser sous le nom d’Urbamines ! Ainsi, tous les Alumni dont la profession touche de près ou de loin à l’aménagement et aux services urbains seront les bienvenus pour continuer à faire vivre notre groupe, toujours dans une ambiance conviviale.
Et pour lancer les activités d’URBAMINES, quoi de mieux qu’une visite d’un des chantiers les plus
emblématiques de France en matière d’aménagement urbain.

LE VILLAGE OLYMPIQUE DES ATHLÈTES PARIS 2024
C’est notre camarade Edme Paillard (E17), Chargée d’opérations à la SOLIDEO (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques), qui a ouvert les portes de cette opération à une quinzaine de membres du club le 12 juillet dernier. Accompagnée par Anousrwa Ridjali (N19), alors en stage, Edme nous a permis de découvrir l’ampleur de ce projet pharaonique, réparti sur 3 communes (Saint-Denis, Saint-Ouen-Sur-Seine et L’Île-Saint-Denis) et destiné à accueillir 14500 athlètes et leur staff pendant les Jeux olympiques, et 9000 athlètes et leur staff pendant les Jeux Paralympiques !
Promoteurs, constructeurs, transporteurs, énergéticiens, restauration collective, etc., ce sont des dizaines de métiers différents qui cohabitent avec l’objectif commun de livrer cette infrastructure pour fin 2023. Parmi ces acteurs, l’Ingénieur des Mines a évidemment toute sa place, ainsi que l’explique Edme Paillard : “Un projet d’aménagement est principalement composé de deux phases : une phase de conception et une phase travaux. Chacune d’elle implique de nombreux acteurs différents (collectivités, services de l’état, architectes-urbanistes, promoteurs, entreprises, concessionnaires, etc.). Il est alors nécessaire de coordonner l’ensemble de ces acteurs afin de s’assurer dans un premier temps de la compatibilité des opérations constituant le futur quartier ; et dans un second temps du fonctionnement du site en phase chantier. Le tout en respectant le triptyque programme/coût/délais de l’opération. Le profil d’un ingénieur des Mines, en tant qu’ingénieur généraliste, rigoureux, sachant s’adapter à différentes situations et comprendre divers sujets techniques et/ou organisationnels est alors tout à fait approprié pour mener cette mission.”

UNE CENTRALE À EAU GLACÉE SOUS PARIS
Pour la visite suivante du club Urbamines, nous sommes passés des grands espaces du village Olympique aux sous-sols de Paris, avec la découverte d’une centrale de production d’eau glacée de l’opérateur Fraîcheur de Paris.
Par l’intermédiaire de notre camarade Pierre-Yves Dulac (E81), directeur régional délégué Île-de-France chez ENGIE (dont Fraîcheur de Paris est une filiale), un comité restreint de membres du club a eu la chance de descendre par un accès caché situé à deux pas du Grand Palais, pour découvrir une usine souterraine sur 4 niveaux, descendant à plus de 20 mètres de profondeur !
Cette centrale, baptisée “Canada”, est l’un des 10 sites de production connectés au réseau de froid parisien, l’un des plus importants au monde et le premier en Europe, fournissant près de 450 GWh/an de froid à plus de 700 bâtiments via 83 kilomètres de réseaux, le tout alimenté entièrement avec de l’énergie renouvelable. Elle utilise l’eau captée en Seine pour “produire du froid”, soit par l’intermédiaire de groupes de refroidissement, soit par la méthode du “free cooling” consistant à utiliser la fraîcheur de la Seine pour refroidir l’eau du réseau de distribution.
Les épisodes de fortes chaleurs de plus en plus importants connus ces derniers mois renforcent l’intérêt de ce modèle pourtant méconnu.
Pierre-Yves Dulac nous en dit plus sur les enjeux de ce modèle : “En 2021, le Conseil de Paris a choisi de renouveler son contrat de concession du réseau de froid avec ENGIE via sa filiale “Fraîcheur de Paris”, et ce, pour une durée de 20 ans.” ENGIE est concessionnaire de ce réseau depuis 1991. Ce pôle d’expertise exploite et développe le premier Réseau de Froid Urbain en Europe et le 11e mondial.
Selon l’ONU Habitat, 60 % de la population vivra dans des villes d’ici 2030. Les enjeux écologiques et démographiques obligent les villes à trouver des solutions énergétiques pour lutter contre les îlots de chaleur. Le réseau de froid urbain est la solution la plus efficace pour rafraîchir les zones densément peuplées :
- Afin de climatiser les bâtiments urbains, le réseau de froid urbain utilise de l’eau glacée qui est produite par une centrale frigorifique. Pour alimenter cette centrale, les res- sources d’eau locales sont fréquemment utilisées et un stockage de froid vient en appoint afin de subvenir aux besoins en période de forte chaleur ou en cas d’indisponibilité de la centrale
- Une fois produite, l’eau glacée est distribuée grâce à un réseau “primaire” de canalisations qui dessert les bâtiments. Ensuite, un second réseau appelé “secondaire” prend le relais afin d’acheminer l’eau glacée à l’intérieur de chaque bâtiment.
- Le réseau de froid urbain fonctionne en circuit fermé : lorsque l’eau glacée se réchauffe après avoir circulé dans les canalisations, elle est à nouveau refroidie grâce à la centrale
Ce réseau combine de nombreux avantages pour les villes : il permet de libérer de l’espace dans les bâtiments. Véritable acteur de la transition écologique, le réseau augmente de 50 % l’efficacité énergétique par rapport à des climatiseurs individuels.

 Les prochaines visites du club URBAMINES n’attendent que vous pour être organisées. Si vous avez des propositions ou simplement des souhaits, n’hésitez pas à nous solliciter !

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