DIVERSITÉ ET INCLUSION

Auteur : Maëll LE GUEVEL (N 2008 ICiv)

DÉFINIR

Égalité : rapport équitable et sans dis- criminations entre individus.

Diversité : ensemble de personnes différentes par leur origine, leur âge, leur genre, leur orientation sexuelle… Il n’est plus à démontrer que constituer des équipes diverses permet d’adopter un point de vue le plus global possible, prenant en compte la pluralité des expériences.

Inclusion : actions permettant de s’adapter à toutes et tous et de limiter l’exclusion sociale.

AGIR

Dans un rôle d’ingénieur ou d’ingénieure, on a parfois tendance à se focaliser sur la technique. Les inégalités, ça ne nous concernerait pas trop, on aurait la neutralité scientifique pour nous. Que viennent faire ces notions de diversité et d’inclusion dans notre Revue des Mines ? Et pourtant ! Nos écoles sont tristement homogènes, fréquentées majoritairement par des hommes blancs, valides hétérosexuels et issus des classes supérieures. Les femmes y sont acceptées seulement depuis 1970 ou 1971¹. Et cela se prolonge dans nos carrières jusqu’au plus haut niveau des hiérarchies : actuellement, trois femmes sont à la tête d’une entre- prise du CAC40, et c’est la première fois que ce record est atteint.

Les conséquences ? Un monde construit selon un seul point de vue, au détriment des personnes minorisées. Lors d’un accident de voiture, les femmes ont 17 % de risques de mourir de plus que hommes; parce que la conception et les crash tests se basent sur une morphologie masculine2. Les discriminations, on peut les subir, parfois, et on les reproduit, souvent, de manière plus ou moins volontaire. Pour aller contre cet état de fait, il faut d’abord prendre conscience de ses privilèges ; il faut ensuite des volontés, pour mettre en œuvre des actions.

“La représentation du monde, comme le monde lui-même, est l’opération des  hommes; ils le décrivent du point de vue qui est le leur et qu’ils confondent avec la vérité absolue.” Simone de Beauvoir

S’ENGAGER

Chercher à rendre le monde plus inclusif, plus égalitaire et moins discriminant passe par plusieurs leviers. D’abord, concevoir des produits et services adaptés à toutes et tous dans leurs usages. C’est ce que racontent Ludivine Munos et Aurélie Jean. Ensuite, rendre le monde du travail lui-même plus égalitaire et inclusif, c’est là le propos de Pascale Eymery et Anthony Mazzenga. Enfin, s’assurer que toutes et tous accèdent aux mêmes études dans de bonnes conditions, les études d’ingénierie dans notre cas. C’est le sens des actions de Corinne Cuisinier, de Lucile Dezerald, Soizig Le Bezat, Hélène Pangot et Béatrice Rocher, mais aussi des élèves, déjà moteurs dès leur arrivée dans nos écoles.

FÉMINISER

Vous l’avez remarqué, beaucoup de femmes ont contribué à ce dossier, venant compromettre la parité dans les participa- tions ; l’une des raisons principales de l’engagement majori- taire des femmes sur ces thèmes tient, à n’en pas douter, au fait qu’elles sont directement concernées par au moins une discrimination courante : le sexisme. Gageons que cela don- nera peut-être une parité dans les contributions de l’en- semble de la Revue, habituellement majoritairement masculines.

ÉCRIRE

Vous avez certainement entendu, peut-être même participé à des débats sur l’écriture dite inclusive. Ici, le choix a été laissé aux contributeurs et contributrices des modalités d’écriture dans leurs articles mais le point médian a finale- ment été refusé par le comité de rédaction. En dépit de notre conviction quant à l’utilité de cette forme d’écriture pour limi- ter les dommages causés par le recours habituel au masculin générique3, nous avons usé d’autres stratagèmes pour rendre l’écriture non sexiste : vocabulaire épicène et doublons émail- leront votre lecture de certains articles. Puisse ce renonce- ment permettre des échanges apaisés sur les thématiques du dossier !

ESSAIMER, INSPIRER

Nous ne visons pas ici à l’exhaustivité des actions menées pour plus d’égalité mais désirons simplement partager des témoignages qui, aussi positifs soient-ils, ne doivent pas faire oublier qu’un long chemin reste à parcourir ; nous espérons qu’ils seront autant d’idées et d’outils à prendre en main par chacune et chacun pour s’engager à son tour et soutenir les initiatives dans ses environnements professionnel et personnel.

1- À Saint-Étienne, Marcelle Schrameck fut la première femme à intégrer une école d’ingénieurs en 1917. Le règlement fut ensuite modifié pour refuser les femmes, jusqu’à leur nouvelle intégration en 1971 : https://bit.ly/Mines517-Marcelle

2- Femmes invisibles, - Comment le manque de données sur les femmes dessine un monde fait pour les hommes, First, 2020, par Caroline Criado Perez.

3- Pour plus de ressources sur les effets du masculin générique, nous recommandons la vidéo de la chaîne Scilabus “L’écriture inclusive a-t-elle un intérêt ? Quelles preuves?” – https://bit.ly/Mines517-ecriture – ou l’article de blog de Maëll “Langagez-vous pour l’égalité !” – https://bit.ly/Mines517-inclusif