Auteur : Jean ESTIVALET (E 1959 ICiv)
En 1748, Louis XV – à qui les échevins de Paris avaient offert une statue équestre – décide la construction de deux bâtiments jumeaux, encadrant la rue Royale, sur ce qui était un site marécageux. Sous la conduite d’Ange Jacques Gabriel, architecte du Roi, les travaux vont durer de 1757 à 1774. Le bâtiment fut d’abord affecté au Garde- Meuble royal avant d’être investi en 1799 par la Marine, qui quittera les lieux en 2015 pour laisser place aux travaux recommandés par la Commission Giscard d’Estaing de 2011. C’est aussi dans ce bâtiment que fut signé en 1848 le décret d’abolition de l’esclavage.
La visite commence par l’extérieur, dont la galerie surplombant la Place de la Concorde et la Cour de l’Intendant à laquelle la rénovation a ajouté une magnifique verrière de 300 m2, d’un poids de 7 tonnes et d’un coût de 2,5 millions d’euros, œuvre de l’architecte anglais spécialiste du verre Hugh Dutton.
La visite se poursuit par les différents salons et appartements qui ont fait l’objet d’une magnifique restauration, conduite par Delphine Christophe assistée de deux décorateurs, Joseph Acker et Michel Charrière, faisant appel à 60 corps de métiers. L’équipe a recherché sur place les peintures d’origine. Pour le mobilier et les tissus anciens, elle a parcouru le monde, des antiquaires aux ventes publiques, en passant par les fabricants actuels de velours à Venise ou de soie à Lyon. Il en résulte que 70 % des dispositions du 18e siècle, telles que conçues par Pierre-Elisabeth de Fontanieu, sont encore en place avec 40 % d’éléments de l’ancien régime. 700 meubles ont été récupérés. 6 000 m2 sont ouverts au public et 6 000 m2 loués à des entreprises comme la FIFA.
La visite se termine par la Collection Al-Thani, un “musée imaginaire” des civilisations. Le Cheik qatari Hamad al-Thani a signé en 2018 avec l’Etat une convention mettant à disposition, pour 20 ans, un espace de 400 m2, avec 4 salles donnant sur la cour d’honneur, afin d’ac- cueillir sa collection exceptionnelle de bijoux. En remerciement, le cheik a fait don d’une commode Riesener de 1775 qui a retrouvé son lieu d’origine. L’exposition actuelle présente, dans une scénographie surprenante, 120 œuvres de l’art égyptien, chinois, maya… de l’antiquité jusqu’au 19e siècle .
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