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LE CENTRE EUROPÉEN DES TEXTILES INNOVANTS

Revue des Ingénieurs

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21/03/2022

Auteur : Bernard GOMEZ (E 1969 ICiv)

Le 21 janvier dernier, visite du Centre Européen des Textiles Innovants, plateforme européenne d’expérimentation et d’industrialisation des matières textiles, fer de lance du renouveau du secteur d’activité. L’Union fait la force !

Le bâtiment du CETI a été conçu par les architectes Luc Saison et Isabelle Menu.

 


Plateforme non-tissé

Le CETI à Tourcoing est l’un des six spécialistes mondiaux de la recherche appliquée textile, avec le Non Wowen Institute (NWI), situé à Raleigh en Caroline du Nord, et l’ITA (Aachen) et le DITF (Denkendorf), notamment.

C’est un outil visionnaire permettant toutes les avancées en circularité. Ce lieu collaboratif unique de créativité, d’ingénierie et de prototypage innove depuis dix ans pour les entreprises utilisatrices de textiles techniques et les grands noms des vêtements professionnels et équipements de protection individuelle (EPI), du sport, de la mode et du luxe, pour la mutation durable de la filière textile élargie.

Équipements Spunbond Meltblown

UNE FORME ORIGINALE

Son originalité est d’être une association fonctionnant avec un modèle de revenus privé, opérant au sein de la Textile Valley qui unit les forces d’un écosystème textile puissant, avec notamment le syndicat professionnel UITH, le pôle de compétitivité Euramaterials avec son incubateur intégré, le club de textiles techniques. Des entreprises partenaires renforcent son potentiel.

Sa création est issue de la volonté de la Métropole européenne de Lille, de la Région Hautsde-France et du Syndicat professionnel Textile qui voulaient doter l’industrie d’un outil capable de donner “un tour d’avance” aux entreprises locales dans la compétition mondiale. Ils ont vu grand dès le départ, avec un investissement financier qui se monte à plus de 40 millions d’euros (bâtiments + machines pilotes industrielles). Le Centre a démarré il y a dix ans, compte actuellement 25 personnes de haute technicité, pour un budget de 4,2 millions d’euros. Plus de 60 entreprises font confiance au CETI chaque année.

AXÉ SUR L’INDUSTRIALISATION

Les travaux d’études concernaient initialement les fibres pour le non-tissé, auxquels sont rapidement venues s’ajouter les préoccupations environnementales et réglementaires du secteur textile. Comment réduire l’empreinte carbone des process ? Comment optimiser l’Écoconception ? Comment produire local pour consommation locale ? Comment réaliser une économie circulaire ?

Les études et recherches sont axées sur l’industrialisation. Le client achète une solution, le financement est donc majoritairement privé. Par conséquent les sujets restent confidentiels, ce qui ne facilite pas le CETI, privé de publications dans les revues spécialisées, à monter sa réputation au niveau international. De nombreuses PME ont bénéficié des prêts de France Relance ce qui leur a permis de développer de nouveaux projets. Il y a aussi des projets collaboratifs avec d’autres instituts de recherche. En ce qui concerne ses équipements, le CETI candidate pour des financements européens (FEDER) qui concourront au maximum à 55 % du financement nécessaire. Comme toute entreprise, il doit donc disposer de la capacité d’autofinancement et de la trésorerie nécessaires à ses besoins.

NOUVELLES FIBRES

Les trois axes de travail actuels sont le filage, notamment les recherches de nouvelles fibres biosourcées, le non-tissé (avec des applications pour les textiles à usage technique) et la filature de fibres recyclées pour le segment Sport, mode et luxe en vue d’une relocalisation d’une partie de la production (transformation circulaire et digitale). Dans les études de performance des matériaux fibreux on cherche à produire de nouvelles fibres à partir de déchets textiles, y compris plastiques, mais aussi des fibres multicomposants. Le non-tissé pousse ses recherches vers de nouveaux composants obtenus par la voie fondue (extrusion) selon des procédés Spunbond ou Meltblown, ou la voie sèche (cardage). En ce qui concerne la mode et sa relocalisation, les travaux portent sur le design textile et la modélisation 3D, le patronage, la production à la demande ou l’optimisation de chaînes logistiques et de stocks ultra-réduits.

Les personnels du CETI ont des compétences clés et une expérience de terrain avant d’être recrutés, ce qui leur confère les savoirs métiers nécessaires : fabrication, achats, sourcing, marketing, chef de produit, RSE, R&D… Ils sont en relation avec les chercheurs d’autres laboratoires ou les enseignants-chercheurs des écoles, particulièrement l’ENSAIT à Roubaix, la plus importante formatrice d’ingénieurs textile. Leurs travaux peuvent déboucher aussi sur des brevets ou des licences de process.

Un bel outil de recherche et de mise au point industrielle français au service de la profession textile, qui fait la fierté de ses dirigeants et de la Région !

Intermines remercie pour leurs explications et leur disponibilité : Gilles Damez, président, Pascal Denizart, directeur général, Sévrine Diévart et Corinne Léturgie en charge de la plateforme Mode 4.0, et Simon Fremeaux, directeur technique. 

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