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facteur de charge

News des Mines

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30/04/2024

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 Didier Holleaux (P82-ICM)

Je voudrais poursuivre les échanges d’Hélène Giouse et Jacques Batail sur la question du facteur de charge (news de Mines 165 et 166) 

1) il est évident que le facteur de charge n’est qu’un des éléments permettant de caractériser une source de production d’électricité et ne suffit pas à lui seul à en déterminer toutes les propriétés. Sa principale vertu est de permettre de passer de la puissance d’une installation à l’énergie produite en moyenne (sur un an dans le cas le plus courant).

2) Jacques commet une erreur conceptuelle en voulant classifier les énergies entre énergies pilotables et intermittentes. Toute source d’énergie est pilotable au moins à la baisse (vous pouvez mettre votre éolienne en rideau ou la désaligner) et toute source d’électricité est partiellement intermittente (arrêts intempestifs et maintenance non programmée). Il y a donc entre les ENR comme l’éolien et le solaire et les énergies fossiles comme le nucléaire ou les centrales à gas des différences de grandeur de l’intermittence et de la pilotabilité mais pas de différence de nature.

Et, contrairement à ce qu’on pense souvent, les ordres de grandeur même ne permettent pas de discriminer energies intermittentes et énergies pilotables : ainsi les meilleurs parc éoliens offshore en Europe ont un facteur de charge de 57% et le parc nucléaire français a eu en 2022 un facteur de charge de 52%. 

On peut même aller plus loin: le fait que les panneaux PV ne produisent pas la nuit est plutôt comparable à la maintenance programmée, quand le nuage qui passe pendant la journée est comparable à l’incident non-programmé. Donc si on parle de fiabilité ou de prévisibilité (qui excluent les arrêts programmés) le solaire est bien meilleur que ce que dit sont facteur de charge.

3) enfin le raisonnement de Jacques sur l’utilisation du nucléaire ou d’autres sources d’électricité pour compenser la variabilité de certaines sources connectées au même réseau (« dans les pays qui font un large appel aux énergies intermittentes (éolienne ou photovoltaïque), il est tentant d’ajuster la production en recourant à des moyens de production moins capitalistiques que le nucléaire, c’est-à-dire en recourant au gaz et au charbon, voire au lignite… » ) est marqué de deux défauts: d’abord ce n’est pas le raisonnement économique qui a conduit l’Allemagne a renoncer au nucléaire mais des considérations politiques, et ensuite quand il faut arbitrer entre nucléaire ou d’autres production d’électricité pour savoir laquelle arrêter quand l’offre excède la demande, ce sont évidemment les coûts variables et non les coûts complets qui sont économiquement pertinents dans le cadre du parc de centrales existantes, et demain ce seront sans doute des batteries qui assureront cette modulation de très court terme.


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