« Quelle culture en expatriation ? » " Enquête N° 5 - Novembre 2022
Interculturel, le versant inexploré de l’expatriation
Se préparer à un départ en expatriation est une étape nécessaire et acquise pour tous ceux qui se lancent dans l’aventure. En revanche, intégrer le côté culturel ne semble pas être une priorité pour de nombreux expatriés.
Pour cette dernière enquête 2022, le baromètre Expat Communication fait le point sur les pratiques des expatriés en formation interculturelle.
Plus de 2400 réponses, 3500 verbatims récoltés au cours du mois de novembre permettent de faire un point. Merci plus particulièrement à vous qui prenez le temps de répondre à nos enquêtes, de partager votre expérience et permettre une analyse plus fine de l’expatriation.
Préparation interculturelle : une pratique rare et utile
Seuls 16% des expatriés répondent avoir suivi une formation interculturelle, 9% en amont et 7% pendant leur expatriation.
Et les différences culturelles sont parfois mal anticipées. « J’avais beaucoup travaillé avec des allemands avant de partir, mais sans percevoir les différences culturelles aussi clairement qu’une fois sur place ». La proximité géographique n’est pas synonyme de proximité culturelle non plus, « je n’avais pas anticipé autant de différences avec un pays comme la Suisse ».
Les apports reconnus d’une formation interculturelle
Il est donc nécessaire et utile de suivre une formation, comme le précisent ceux qui les ont suivies. Même les expatriés qui n’ont pas suivi de préparation interculturelle y voit une utilité. Un score de 62,3 sur 100 pour l’ensemble du panel et 75,8 pour les heureux bénéficiaires d’un éclairage interculturel.
Se former, alors oui, mais dans quel but ?
Pour les expatriés, les codes culturels du pays sont ainsi mieux maitrisés (53%) et les risques de « faux pas » réduits. Viennent ensuite une meilleure connaissance du pays d’expatriation, 17%, ou des méthodes de travail pour 14% d’entre eux. Les 16% restant estiment qu’ils auraient pu acquérir ces connaissances sur le terrain (8%) ou qu’ils en avaient déjà connaissance (8%).
Une intégration satisfaisante qui pourrait être optimisée
Une intégration aux contours variés
Globalement, les expatriés s’attendaient à des enjeux culturels lors de leur départ pour 74%. « C’est la raison même de mon départ » disent certains, ou « sinon pourquoi partir ? » pour d’autres.
Mais s’intégrer dans un pays ne prend pas le même sens selon les personnes.
Si pour 71%, ils se sentent intégrés dans leur pays d’accueil, leurs perceptions varient. Est-ce aller vers la culture du pays d’accueil ou rester entre expat qui donne ce sentiment d’intégration ? « C’est facile de s’intégrer, mais difficile d’aller vers la population locale. On reste entre expat ». L’intégration n’est pas toujours synonyme de mixité avec la culture locale. « Ce fut un peu difficile au début, mais je suis presque intégré après 35 ans. » ou « la plus grande difficulté est la barrière de la langue ».
L’intégration se fait d’autant plus facilement que des enjeux culturels sont anticipés. Il est alors possible de s’y préparer. Dans le cas contraire, le choc est plus grand donc l’adaptation plus longue. La formation permet d’accélérer le processus par rapport à l’apprentissage sur le terrain.
Le travail, lieu de cristallisation des différences culturelles
Les expatriés travaillent à 41% dans des entreprises ou entités avec un « petit mix de différentes cultures". Ils disent à 88% connaitre tout à fait ou un peu les codes culturels de leurs collègues ou collaborateurs.
Cette connaissance permet de mieux travailler ensemble.
Pour 79% des expatriés interrogés, le dirigeant a un rôle spécifique dans une équipe multiculturelle et la performance d’une équipe est impactée par sa multiculturalité selon 82% du panel.
C’est une variable à prendre en considération et une préparation permet d’être plus rapidement opérationnel.
« L’impact dépend entièrement de la manière dont l'interculturalité est appréhendée, elle peut être un frein comme une opportunité d'enrichissement des équipes et des projets »
« Chaque personne apporte avec lui d'autres références culturelles sur l'organisation, le rapport au temps, à la hiérarchie, au salaire, qui peuvent être source d'enrichissement si l'employeur les prend en compte. Au contraire nier ces différences serait un frein au travail d'équipe »
Une adaptation est toujours possible et c’est le plus souvent le cas, mais une meilleure préparation et mise en avant des enjeux interculturels permet de lever des malentendus, des jugements ou des incompréhensions. Si 78% des expatriés se disent conscients des différences, passant même sans difficulté d’une culture à l’autre pour 33% d’entre eux, combien sont capables de faire de ces différences des leviers de performance, d’innovation et de créativité ?
En conclusion, même si les expatriés sont peu formés sur ce sujet, les différences culturelles sont bien au cœur de l’expérience de la mobilité internationale. Avec le temps et de façon empirique, chacun apprend tant bien que mal à composer avec son pays d’accueil et développe instinctivement son intelligence interculturelle. Des gains substantiels de qualité de vie et de performance pourraient néanmoins provenir d’une approche plus structurée de ce volet inexploré de l’expatriation. Volet interculturel trop méconnu et pourtant infiniment passionnant !
Enquête 5 – novembre 2022
BAROMETRE EXPAT COMMUNICATION 2022
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