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Quelle intégration dans le pays d’accueil ?
Le sentiment d’appartenance à son pays d’accueil, son intégration dans les codes locaux et l’enrichissement apportés par la découverte de nouvelles cultures sont au cœur de l’expérience de l’expatriation.
Que l’on soit en contrat d’expatrié, en contrat local ou installé depuis de longues années dans un pays, le besoin de s’intégrer et celui de rester en contact avec ses racines créé un tiraillement ressenti par une grande majorité d’expatriés.
Les signes qui permettent de sentir intégrés et chez soi
En premier lieu, la maitrise de la langue du pays d’accueil. Ils sont 79% à maitriser la langue, outil majeur pour s’intégrer, rencontrer des locaux et mieux connaitre la culture. Cette pratique de la langue augmente fortement avec le nombre d’années passé dans le pays. Pour les expatriés depuis plus de 10 ans, ils ont 53% à parler la langue comme des natifs. Cette intégration passe également par une connaissance des codes culturels du pays d’expatriation.
Si 98% connaissent la culture de leur pays d’accueil, ils sont 65% à intégrer certaines traditions locales dans leur mode de vie. « Un zeste de quelques coutumes festives et culinaires de nos pays d'accueil enrichit nos rituels familiaux » « Au fil des expatriations, nous gardons un peu de chaque pays, coutumes, cuisine, cela nous enrichit sans renoncer à nos propres coutumes » Sans renoncer à nos propres coutumes… C’est en effet ce sentiment de besoin d’ancrage que cette enquête met en lumière.
Les enfants semblent plus aptes à jongler entre les différentes cultures, même si cela engendre des difficultés pour 25% d’entre eux. Entre naître et vivre de nombreuses années dans un même pays et déménager tous les 3 ans en moyenne, le sentiment d’appartenance à une culture n’est pas le même. « Je me sens français et mes enfants américains » nous dit un parent dont les enfants toujours vécus aux US. Où les expat se sentent-ils chez eux ? « Une question qui me revient chaque été, à la période des vacances : Où est-ce chez moi ? » « Une question quasi philosophique », « je ne trouve pas encore la réponse » … Autant de commentaires qui expriment la difficulté et la richesse d’être entre plusieurs cultures. Vivre dans un pays et s’y adapter ne fait pas des expatriés des locaux. « Nos racines françaises prédominent car elles sont toujours la base de notre identité. »
Avoir plusieurs “chez soi” est ce que répond 47% des sondés à la question « c’est où chez vous ? ». « I live here physically but home is where the heart is, i.e., where I'm from.” Les expatriés sont partagés entre leur maison qu’ils occupent au quotidien et leur pays d’origine qu’ils rejoignent régulièrement. Ils oscillent entre deux lieux. Même après 10 ans d’expatriation, ils sont 48% à répondre qu’ils ont plusieurs « chez eux ». Ils sont 22% à se sentir de passage en expatriation, contre 13% qui ne se sentent vraiment chez eux nulle part. Ces derniers ne se reconnaissent plus dans leur pays d’origine et pas complètement dans leur pays d’accueil. « J'ai plusieurs chez moi mais à 100% nulle part. »
Et si l’expatriation offrait plusieurs chez soi ?
Á la question, comment percevez-vous votre intégration dans votre pays d’accueil ? Seulement 12% se sentent comme des locaux. On note que la grande majorité, soit 67% des expatriés se sentent chez eux même s’ils restent différents des locaux. Si 19% se sentent de passage, cette proportion baisse très faiblement avec le nombre d’années d’expatriation. Si bien que même après 10 ans, ils sont toujours 16% à se sentir de passage. Ce sentiment d’entre deux semble être l'essence même de l'expatriation : un perpétuel tiraillement entre ici et là-bas.
La pandémie et les restrictions de déplacements, les mesures plus ou moins fortes toujours en place dans de nombreux pays, accentuent ce besoin d’ancrage mis en avant dans cette enquête. La famille arrive en première position des liens qui rattachent les expatriés à leur pays d’origine. L’impossibilité de voyager librement a fait prendre conscience à certains que leur pays de naissance restait leur pays. Ils se sentent bien là où ils sont, à condition d’avoir avec toujours cette possibilité de (re)partir quand bon leur semble. Quant à poser ses valises pour de bon … Vaste question, dont beaucoup cherche encore la réponse.
Et s’il n’y avait pas une mais des réponses ? La tendance qui se dégage est un attachement très fort à la famille et à en être proche. Entre les voyageurs qui n’ont pas envie de se poser pour le moment, ceux qui ne se sont pas encore posé la question et ceux qui cherchent encore la réponse, la mosaïque des possibles est riche.
L’équilibre de chacun dépend également de sa situation et de là où il se trouve dans son propre parcours d’expatrié. Être expatrié, c’est savoir s’adapter, s’intégrer et découvrir d’autres cultures sans forcément renoncer à la sienne. Comme les oiseaux migrateurs, certains reviennent aux origines quand d’autres ne font pas le voyage retour tant qu’ils sont bien là où ils sont. Les résultats détaillés de cette enquête sont réservés au membre du Board du baromètre de l’expatriation.
Chaque mois, retrouvez les résultats de nos enquêtes menées auprès des expatriés. Prochains rendez-vous :
Together, we car for expats.
Baromètre de l’expatriation 2021
Enquête n° 6
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